Ouest France (Page régionale)
5 janvier 2001
Mise en scène lyrique: de Lorient à Lausanne
ÉRIC VIGNER, le directeur du Centre dramatique de Bretagne, signe sa première mise en scène lyrique à Lausanne (Suisse) où il connaît une réelle réussite avec LA DIDONE. Faire de l'ouvrage du Vénitien CAVALLI un spectacle d'aujourd'hui, c'est le pari réussi par le Lorientais. Des scènes parisiennes l'attendent, mais il faudra aussi qu'il pousse plus loin; vers l'Ouest, de préférence. "On y travaille...", assure-t-il.
VIGNER s'essaie avec succès à l'opéra.
Le patron du CDDB ne s'arrêtera pas à son expérience de Lausanne
Depuis la soirée du réveillon et jusqu'au 9 janvier, LA DIDONE, l'opéra baroque de CAVALLI, se donne à l'opéra de Lausanne en Suisse. Le metteur en scène de cette création n'est autre qu'ÉRIC VIGNER, le patron du CDDB-théâtre de Lorient qui s'essaie ainsi à l'opéra. Avec un succès tel qu'il ne s'arrêtera sans doute pas à cette première expérience.
"C'est un spectacle absolument formidable, très émouvant. Éric a placé l'histoire d'amour au coeur de sa mise en scène. Le public est très ému par la joie qui s'en dégage." Dans LA DIDONE, le héros troyen Énée finit par abandonner Didon, rencontrée à Carthage. Dans une première version, elle ne s'en remet pas et meurt. Dans une autre, Didon épouse finalement larbe, son prétendant transi de toujours.
ÉRIC VIGNER a donc laissé tomber le côté tragédie grecque de la première mouture pour privilégier la joie et l'euphorie des noces de la seconde version. "Pour la création, le soir du réveillon du 31 décembre, le bonheur, la sensualité et le déluge de couleurs étaient tout à fait appropriés," ajoute Bénédicte VIGNER, soeur d'Éric et directrice artistique du centre dramatique à Lorient.
7 représentations de La Didone sont programmées jusqu'au 9 janvier à l'opéra de Lausanne, une salle d'environ 800 places conçue comme un théâtre à l'italienne. Compte tenu du succès de cette première expérience en Suisse, le directeur du théâtre de Lorient n'en restera sans doute pas là. "Il y a une harmonie parfaite entre lui et le directeur musical et claveciniste Christophe Rousset," note Bénédicte VIGNER. Et puis Éric, au théâtre, a toujours travaillé davantage sur la musicalité des mots, la musique de la langue que sur le sens."
Même s'il n'est pas question pour ÉRIC VIGNER d'abandonner le théâtre, le patron du CDDB aurait d'ores et déjà noué des contacts avec des directeurs de grandes salles parisiennes pour monter d'autres opéras. Il est vrai que VIGNER a toujours dit son goût pour les mises en scène à grands décors, à beaux costumes. La future salle de spectacle lorientaise, dont les travaux doivent démarrer incessamment sous peu, lui permettra peut-être d'assouvir davantage cette passion... "Dans le cas d'un opéra comme LA DIDONE, où il y a énormément de gens sur scène, la facture serait beaucoup trop élevée, sourit Bénédicte VIGNER. La totalité de notre subvention, ici au CDDB, y passerait !"