Le Nouvel Observateur · 28 octobre 1999 · SAISON 2000
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Le Nouvel Observateur
28 octobre 1999
De Rennes à Brest, en passant par Morlaix et Lorient, les lieux de théâtre s'ouvrent sur l'Europe et mijotent mille projets pour le millénaire
LE CDDB À LORIENT
"Prendre son temps pour travailler, ici et pas ailleurs, car la force est en province." Voilà ce qui anime le désir de théâtre d'ÉRIC VIGNER, artiste au parcours atypique, qui dirige depuis janvier 1996 le Centre dramatique de Bretagne (CDDB), ancré à Lorient. Ce metteur en scène de 38 ans fait souffler un vent de fraîcheur sur la ville en donnant leur chance à de jeunes créateurs tels qu'Arthur Nauzyciel, Eric Ruf, Christiane Véricel..., et la primauté à un premier texte et à une première mise en scène.
Cet automne, ÉRIC VIGNER a fait un détour par Paris, invité par la Comédie-Française. Sa "mise à nu" de l'Ecole des femmes a créé la suprise par une version originale : un récit "par l'oreille" de Molière, son "maitre absolu", "faut dire le théâtre et ne pas le jouer." Cette sentence de Marguerite Duras est devenue le fil conducteur du directeur du CDDB.
Avec la complicité de sa soeur Bénédicte VIGNER, directrice artistique, et en compagnie de neuf permanents, il entame sa cinquième saison à Lorient. Doté d'une petite salle de 300 places, le CDDB compte à ce jour une douzaine de spectacles créés en résidence, qui ont eu une audience nationale, et pour certains internationale. Malgré les subventions de l'Etat, de la ville, de la région et du département, son budget de 13 millions de francs ne suffit pas pour mener à bien une production autonome, nourrie d'"arts mêlés" (théâtre, danse, musique, arts plastiques).
Avec Arthur Nauzyciel et Eric Ruf, deux comédiens passés à la mise en scène, ÉRIC VIGNER a fondé les N. R. V. Lisez "énervés", ou les "sans nerfs". Pour autant, ce n'est pas un collectif de tendres mais un trio de frères qui se rapprochent pour "faire parler les fantômes du passé afin d'inventer l'avenir".
Le premier, Arthur, révélé par sa mise en scène d'un Malade imaginaire ou le Silence de Molière, s'en va en repérage prendre un temps de vie et de reconstruction à... Hongkong. De quoi enrichir Lorient de l'Orient.
Le second, Eric Ruf, dirige la "partition collective" des Belles Endormies du bord de scène, au CDDB à Lorient d'abord, à Chaillot ensuite. Un travail "sur la vision romantique de la noyée, sur l'érotisation de la mort de douze belles de nuit mélancoliques".
Quant à ÉRIC VIGNER VIGNER, il retrouve Marguerite Duras et Hiroshima mon amour, le texte que l'écrivain lui avait offert de son vivant. Ce projet s'est imposé "à cause de l'Orient, bien sûr, et de son commerce florissant avec les Indes". Mais aussi à cause de la base de sous-marins allemande, "une grosse verrue en béton, à la mémoire enfouie et au silence puissant". Une création qu'il pense coproduire avec l'Allemagne et le Japon.
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