Fin 2000, ÉRIC VIGNER réalise deux projets artistiques autour de cet animal: l'opéra LA DIDONE de CAVALLI à Lausanne, et " LE RHINOCÉROS " de IONESCO à Lorient. Été 2004, nous sommes allés chercher ce rhinocéros dans les entrepôts du Port de commerce afin de le restaurer et l'exposer.
L'histoire de DIDON ET ÉNÉE raconte un devenir : un voyage, une histoire d'amour "en train de se faire et défaire. Il n'y aura sur le plateau ni palais carthaginois, ni ruines de Troie, mais des éléments plus impalpables, "des jeux sur la couleur et le noir et blanc, des séries de sensations, de perceptions changeantes". Au premier acte, Énée quitte Troie, ayant perdu sa femme Créuse, c'est la ruine, la mort, la tragédie, une famille en exil. Puis dans la deuxième partie, il rencontre l'amour, la femme, l'Afrique, la couleur, la vie, le rêve... À la fin, après la fuite d'Énée, Didon épouse Iarbe. La force de l'amour est telle qu'elle arrive à sublimer les morts, à être un terreau fertile pour l'avenir.
EUGÈNE IONESCO: On lève le rideau sur quelque chose qui a commencé depuis longtemps, on le ferme parce qu'on doit s'en aller, mais derrière le rideau, cela continue indéfiniment. La construction d'une pièce est artificielle avec un commencement et une fin. En réalité, il faudrait une construction beaucoup plus complexe permettant qu'il n'y ait pas de fin, ou pas de construction, pas de cette sorte de construction, une transposition des événements. Quelque chose devrait rester ouvert. C'est vrai pour l'existence.
Pourquoi devrait-il en être autrement pour l'oeuvre artistique ?