MA PETITE JEUNE FILLE
Présentation
"J'avais décidé de raconter une histoire à moi. À Rémi, j'ai menti dès la première minute de notre entretien. "Mon" histoire. Du moins celle de cette famille dont on avait supposé tant de choses. La petite fille, presque aveugle, avait dû en voir... Qu'est-ce que ça pouvait bien me faire. Aujourd'hui, je peux tout vous expliquer. En résumé, pourquoi il n'y a que les laborieux qui m'intéressent. Ce que je ne sais toujours pas, c'est pourquoi cette histoire regarde le monde. Dans le spectacle, Aimé n'y répond pas. Il invente sans maîtrise. Face à ses semblables, des ânes au galop. Qui a raison ?"
HERVÉ GUILLOTEAU
Le projet avec HERVÉ GUILLOTEAU
"J'ai ce désir - je le porte en moi, je crois, depuis que j'ai commencé à écrire - de rencontrer une équipe, de travailler avec une équipe de théâtre. J'attends ce moment - celui de la rencontre (mais aussi celui du travail) - depuis mes débuts en écriture, confusément, depuis mon premier texte écrit. Jusqu'à présent, des commandes rémunérées, pièces envoyées par courrier à de parfaits inconnus / solitude parfaite de l'écrivain écrivant contre chèque ou virement bancaire. Loin du plateau, loin des acteurs. Théâtre débité en tranches, pièces au kilo. À qui le tour ? Sur quoi ? Écrire quoi ? Écrire combien ? Comment ? T'écris comme tu pisses, rigole M. D., ami des auteurs de théâtre vivant contemporain d'aujourd'hui. Et alors ? Sais rien faire d'autre. Tout mon temps. Une activité solitaire, l'écriture. Mais le théâtre ? L'écriture de théâtre ? Des mots pour dire ? Des corps à bouger ? Une équipe, un groupe, une bande ! Vite ! Assez du graphomane qui me bouffe la vie ! Alors février 2003 je rencontre HERVÉ GUILLOTEAU au Lieu Unique. Marylin, Bertrand, Marco et les autres. Projet de théâtre invisible. Des semaines à essayer de dire comment c'est possible. À écumer les bars de Nantes. À rêver de formes pour la scène. Commando d'acteurs tout en nerfs et muscles ! L'équipe avec qui je ? Écrire pour eux ? Oui. Évident. Nécessaire. Hervé, donc, a une histoire en tête. Une obsession. Il est possédé. Et ça me trouble. Je connais l'histoire. Je l'ai connue, oubliée, retrouvée. Une petite fille presque aveugle, un frère soudain muet, des témoins sourds à la souffrance. C'est une histoire cruelle. Violente. Tout le monde la connaît d'ailleurs. C'est le noyau dur de l'enfance et puis la vie après. Ce que ça coûte quand on en sort. En sort-on jamais ? Cette histoire, il faut que je l'écrive. Qu'on en vienne tous à bout."
RÉMI DE VOS