NOTRE BESOIN DE CONSOLATION EST IMPOSSIBLE À RASSASIER
Présentation
"Notre besoin de consolation est impossible à rassasier comme une petite phrase murmurée entre deux "plages", deux chansons de TOM WAITS ou LÉO FERRÉ."
JEAN-DAMIEN BARBIN
"Je peux remplir toutes mes pages blanches avec les plus belles combinaisons de mots que puisse imaginer mon cerveau. Étant donné que je cherche à m'assurer que ma vie n'est pas absurde et que je ne suis pas seul sur la terre, je rassemble tous ces mots en un livre et je l'offre au monde. En retour, celui-ci me donne la richesse, la gloire et le silence. Mais que puis-je bien faire de cet argent et quel plaisir puis-je prendre à contribuer au progrès de la littérature - je ne désire que ce que je n'aurai pas: confirmation de ce que mes mots ont touché le coeur du monde. (...)
Puisque je suis au bord de la mer, je peux apprendre la mer. Personne n'a le droit d'exiger de la mer qu'elle porte tous les bateaux, ou du vent qu'il gonfle perpétuellement toutes les voiles. De même, personne n'a le droit d'exiger de moi que ma vie consiste à être prisonnier de certaines fonctions. Pour moi, ce n'est pas le devoir avant tout mais: la vie avant tout.
Tout comme les autres hommes, je dois avoir droit à des moments où je puisse faire un pas de côté et sentir que je ne suis pas seulement une partie de cette masse que l'on appelle la population du globe, mais aussi une unité autonome".
STIG DAGERMAN, NOTRE BESOIN DE CONSOLATION EST IMPOSSIBLE À RASSASIER
"Il y a toujours quelque chose de plus important que ce qu'on dit". Cette phrase de K.M.GRÜBER m'accompagne dans mon travail de comédien depuis plusieurs années. Elle résonne en moi comme une petite voix bien accordée à mon oreille. Ce que j'ai ressenti à la lecture du texte de STIG DAGERMAN, un petit livret de quinze pages retrouvé en 1981 après sa mort, a été comme une immédiate complicité affective, émotionnelle, intellectuelle avec ce que je venais de lire. (...) Au fur et à mesure que j'avançais dans le texte, je pensais bien que l'intérêt de ce travail ne pouvait se réduire à l'unique dimension affective que j'entretenais avec cet écrit. Il est possible de faire dire à un texte un propos personnel, encore faut-il lui demander son accord. L'interroger.
Je le comprenais avec toute l'intime petite révolution que cela impliquait. Le texte était plus fort que moi. Ce qu'il disait était plus universel que mon interprétation personnelle.
Au fur et à mesure, je comprenais que ce texte comportait une gravité qu'il me fallait non seulement regarder en face mais tirer vers le haut, lui proposer une fantaisie, une légèreté: l'élargir. Non pas comme une fin en soi, mais comme l'unique moyen de faire entendre le cri silencieux que je voulais exprimer directement. L'ambiance de travail s'est détendue. Je sentais que mes propositions et mon discours devenaient plus justes et plus limpides. J'arrivais enfin à conjuguer un sentiment de vie et de plaisir avec la violence et la solitude que je ressentais à la lecture du texte et qu'inconsciemment je voulais défendre.
C'était il y a deux ans. Aujourd'hui j'ai envie de le jouer".
THOMAS ROUX
Extrait du parcours
Générique & production
Œuvre originale
Stig Dagerman (1923-1954) est un écrivain et journaliste suédois.
Générique