Des poèmes dramatiques
Daniel Lemahieu
À vingt-six ans, AUDUREAU rédige une première pièce, la Réception, jamais donnée en lecture, jamais jouée parce que son accomplissement exige qu'un acteur tue réellement, dans l'action, un autre acteur. A intervalles prolongés, AUDUREAU produit ensuite quatre oeuvres.
La Lève présente les passions et les haines d'un père parti à la recherche de son fils aux enfers .
Katherine Barker (nouvelle version d'A Memphis, il y a un homme d'une force prodigieuse) retrace, dans l'Amérique des années vingt, la brève carrière de quatre
frères devenus gangsters par amour mystique de leur mère.
Félicité traite de l'écart entre la vivacité des désirs d'une servante et l'impossibilité de les assouvir.
Le Jeune homme, pièce dont le point de départ est fourni par l'agonie de Kant, est un dialogue, à Kônigsberg, entre le vieil homme et le jeune homme, seul vivant dans cet univers philosophique et trivial où règnent les valets et la gouvernante de Kant.
Dans le secret et la rigueur, AUDUREAU maîtrise une langue dans laquelle chaque mot, ou presque, offre une multitude de chemins, de labyrinthes, de ramifications, où chaque oeuvre est imbriquée dans la précédente. Ils conduisent des corps aux espaces urbains, et de là à l'univers cosmique. La psychologie quotidienne et immédiate est chassée, comme le réalisme et les lieux communs.
De ces poèmes dramatiques, il ressort, avec force, une réflexion philosophique sur la nature humaine.