Une rencontre inévitable · Éric Vigner · TOI COUR MOI JARDIN
- Description du doc
- Identité du doc
- Références aux autres types de contenus
- Source et propriété intellectuelle
- Archivage
Description du doc
Note d'intention · ÉRIC VIGNER
Propos recueillis par Bénédicte Vigner. CDDB-Théâtre de Lorient · Janvier 1998
"C'est une rencontre qui était en quelque sorte inévitable. Toujours, je me suis intéressé aux sons des mots, à la musicalité des phrases... jusqu'au cri.
(Vois...) Le cri fulgurant de Ernesto dans LA PLUIE D'ÉTÉ, le cri de mort de Martine Chevalier ou le long cri d'amour d'Éric Ruf dans BAJAZET, les acteurs de BRANCUSI CONTRE ÉTATS-UNIS ont cherché la partition musicale dans la rhétorique et dans la langue de la loi.
Avec Rebotier, je rencontrai quelqu'un dont ce travail était la préoccupation principale. Outre que cette oeuvre très précise et très construite contient en elle-même une partition musicale doublée d'une partition d'écriture, ce qui m'a frappé c'est la liberté, l'aspect ludique d'un travail très sérieux et la poésie qui en émane. Jacques travaille principalement à partir du tissu verbal quotidien, questionne les moments petits et infimes du quotidien. La langue est un amusement. On s'amuse de l'entendre et de la découvrir à chaque coin de phrase comme si c'était la première fois. On entend un sens interdit à l'habitude de l'entendement; On découvre une langue étrangère, un territoire, une nation de mots inconnus du quotidien qui sont notre quotidien. Dans LE DÉSORDRE DES LANGAGES, il y a une partie ludique et profonde sur le théâtre. Est-ce qu'il peut y avoir une attitude sur le son ?
... La rencontre était inévitable. La pièce s'appelle TOI COUR, MOI JARDIN. C'est l'esprit de NUIT5 oeuvre pour Glockenspiel et une voix :
" Revenus avec peine, chacun de son côté, du voyage, de l'histoire de nuit, des spectacles singuliers, dans la position du foetus ou du chien dit de fusil tournés chacun pour son compte vers notre scène primitive, TOI COUR ET MOI JARDIN, à l'aube, funérailles retenus un peu encore par la chaleur siamoise de nos dos."
J'interviens comme metteur en scène pour la première fois, sur l'oeuvre musique et texte de Jacques Rebotier qui jusqu'ici à toujours été artisan de ses propres oeuvres."