À avoir les pieds sur terre. Un peu plus.
Le théâtre pour moi, il est nécessaire. Je l'envisage comme étant l'exercice d'un art et L'art, c'est ce qui permet à l'humanité de se représenter, c'est-à-dire de concevoir un monde, de l'imaginer. Et donc le théâtre en fait partie.
Le théâtre n'est pas le miroir d'un monde mais L'invention d'un monde.
Le théâtre, pour moi, est lié à ma nécessité intérieure. Si j'accepte une commande, par exemple, c'est parce qu'elle va correspondre à un point important dans mon parcours. Je suis plutôt un artiste, je mets La même forme, la même façon d'appréhender les choses.
Depuis le début, j'ai la volonté de faire un théâtre qui soit de chair et d'os, c'est à-dire un théâtre où le spectateur a La sensation d'être dans les choses, pas devant les choses. J'ai toujours monté des grands textes qui étaient très ouverts, énigmatiques quelques fois, un peu mystérieux, qui avaient trait à Dieu, à L'amour... Toujours des choses poétiques, où la réponse est chez le spectateur et pas dans le spectacle.
Mon plaisir, c'est quand les gens perdent La notion du temps, vraiment. Tout d'un coup, ils ne sont plus au théâtre, je ne sais pas où ils sont, ils sont chez eux, ils sont avec eux-mêmes.
Pour moi, l'intérêt du théâtre, c'est de mettre des gens qui sont en chair et en os en contact, le temps d'une représentation, d'une histoire racontée dans un espace donné.
Je crois que tant que L'humanité existera, il y aura du théâtre. Et la fin de l'humanité, ça sera la fin du théâtre aussi.